UNE JOURNÉE AVEC LES FUTURS MONITEURS HANDISKI
Au début de chaque saison, des formations destinées aux moniteurs sont organisées afin qu’ils se forment aux techniques liées aux différentes pratiques d’handiski. Il existe 3 catégories : les skieurs assis, les skieurs debout et enfin les déficients visuels.
8h30,
Rendez-vous à Val Thorens
Il est 8h, rendez-vous à Val Thorens pour une journée de formation des moniteurs. Je pars ainsi à la rencontre des 8 moniteurs volontaires. Au programme, l’enseignement du ski assis, l’une des disciplines du handiski.
Le ski assis est la solution qui permet aux personnes en fauteuil roulant ou ayant une difficulté à coordonner leurs membres inférieurs de skier en toute autonomie. Elle permet de partager les sensations de la glisse avec tout le monde et est soutenue depuis de nombreuses années par Oxygène.
Grâce à des machines spécialement conçues pour rendre la glisse accessible à tous, le ski assis peut se pratiquer seul ou à plusieurs. Un moniteur ou un accompagnant peut piloter l’engin.
La spécificité de ce sport est que le ski assis peut leur offrir une autonomie totale sur les pistes grâce aux “stabillos”.
Ces équipements sont conçus pour faciliter la pratique du ski pour les personnes en situation de handicap, et leur permettre de se déplacer de manière autonome sur les pistes.
9h00,
début de la formation
On se retrouve avec les moniteurs et le formateur au pied des pistes pour une présentation du matériel. Après quelques apports théoriques et techniques sur la mécanique, vient la question fatidique :
Pourquoi est-ce que vous souhaitez apprendre à enseigner le handiski ?
Certains sont déjà prêts à répondre, et d’autres un peu moins. Leurs motivations sont variées, mais on retiendra la phrase de Pierre-Louis, moniteur à Val Thorens, “Si je ne pouvais pas skier, j’aimerais bien que quelqu’un me fasse skier”.
10h00,
première descente & première remontée mécanique
Le formateur est ensuite passé rapidement à la pratique parce que Val Thorens n’est pas connu pour ses températures tropicales à l’ombre. Il faut le dire, ça caille là-haut. Qui ne se lance pas n’apprend pas, alors c’est parti !
Pour la première descente, la prise en main s’est faite avec les fauteuils vides et nous sommes vite arrivés en bas.
Mais devant la remontée mécanique, quelques inquiétudes se sont fait sentir. Sous les regards amusés des skieurs qui observent les moniteurs tentant d’enlever la sécurité du fauteuil. Le premier embarquement s’est très bien déroulé.
11h00,
réveiller le rider s’avère compliqué
Après les premiers succès de la matinée, il était temps de mettre un peu de difficulté dans tout ça !
Premier challenge, faire un 180 avec le fauteuil vide – faire un demi-tour sûr soit même et se retrouver à l’envers dans la pente.
Une ou deux chutes plus tard, les moniteurs maîtrisent déjà toutes les techniques du maniement du fauteuil : gestion des sauts, figures, ski en arrière (switch) …
Il fallait les voir tous dévaler la pente avec leurs machines vides, des vrais experts !
14h00,
Pas le temps pour la pause digestive
Après avoir pris confiance et maîtrisé les machines vides, il faut maintenant essayer avec quelqu’un à l’intérieur. Lucile s’est portée volontaire pour s’installer dans le ski assis. Le formateur a montré quelles sont les étapes à suivre et les potentielles difficultés rencontrées. C’est délicat de récupérer les sangles sous les fesses de quelqu’un que l’on connaît à peine, autant anticiper !
Après avoir tout expliqué, place à la pratique.
Évidemment, il y a quelques oublis, ce qui est normal pour une première, mais tout le monde a très bien suivi les consignes.
La première descente avec un moniteur dans un fauteuil a été plus mouvementée que prévu. Après une chute de chaque binôme, et des beaux fous rires, il est l’heure d’affronter une nouvelle remontée mécanique. Passer au portique de contrôle est déjà une épreuve en soi. Maintenir la porte ouverte, tout en avançant avec le fauteuil, s’avère plus compliqué que prévu. Surtout pour certains.
17h00,
on fait le bilan
Les deux premiers passages aux remontées mécaniques nous ont valu l’arrêt du télésiège. Et de nombreux sourires moqueurs des touristes. Après quelques erreurs d’apprentissage, nos moniteurs sont prêts et ont surmonté l’épreuve des remontées avec aisance.
La maitrise du ski assis avec un passager leur est venue en moins de deux descentes.
J’ai été fasciné par l’énergie et la détermination des moniteurs pour maîtriser le ski assis. Ils se sont donnés à fond pour un jour donner le sourire à leurs futurs élèves.
Le handiski et le ski assis se démocratisent de plus en plus dans les stations de ski, en particulier celles où Oxygène École de ski est présent. Si vous connaissez quelqu’un qui souhaiterait essayer le ski, mais qui a peur de ne pas y arriver, n’hésitez pas à nous contacter ! Nous sommes convaincus que tout le monde peut apprendre à skier avec un peu d’encouragement et de soutien.
Ps : si tu lis ces lignes, c’est que tu es allé au bout de l’article. Bravo ! Pour te remercier, des photos exclusives de la formation