Durant son séjour à La Plagne pendant les vacances de Noël, Floriane Vintras a eu l’occasion de prendre des cours d’handiski, et plus précisément de ski assis, avec Oxygène. Floriane est une blogueuse Instagram qui parle de son parcours et de son handicap, de la réalité rencontrée par toutes les personnes concernées. A travers son influence, elle souhaite sensibiliser et déconstruire les stéréotypes. Après 3 jours de ski intense, nous avons pu la rencontrer pour qu’elle nous parle de son parcours et de son expérience handiski avec Oxygène.
Salut Floriane. Pourrais-tu nous parler de toi et de ton handicap ?
« Je suis responsable communication dans une start-up et également blogueuse Instagram à côté. Sur mon compte, je partage beaucoup de choses, surtout mon quotidien dans le but de dédramatiser le handicap, redonner confiance à tous ceux qui sont en situation de handicap. Je partage des astuces, je montre comment faire pour voyager, comment pratiquer du sport même en étant en fauteuil. Moi je pratique le tennis, l’équitation et le wakeboard l’été.
J’ai une paraplégie incomplète. Je n’ai aucune sensibilité à partir des chevilles à la suite d’une malformation de la moelle épinière. J’ai également subi une erreur médicale et une chute de cheval qui m’a causé une fracture de la hanche et un déplacement du fémur. Une accumulation de choses qui font que je suis aujourd’hui en fauteuil roulant. En parallèle, j’ai une polyarthrite rhumatoïde qui est une maladie auto-immune et une fibromyalgie qui entraîne des douleurs articulaires et tendineuses notamment sur le haut du corps. Cela fait 6 ans que je suis en fauteuil roulant. Je me déplaçais auparavant en béquilles, mais je me suis rendu compte que je pouvais faire beaucoup plus de choses en fauteuil et être plus autonome. »
Comment as-tu connu Oxygène ?
« C’est une connaissance qui m’a conseillé Oxygène par rapport aux autres écoles et j’ai vu que vous étiez super bien noté sur Google. Je trouve que l’offre de handiski est plus intégrée et j’ai l’impression que l’équipe formée est plus importante que dans d’autres organismes. J’ai aussi eu le sentiment qu’Oxygène était plus axé handisport que d’autres écoles. »
Qu’aimerais-tu dire aux personnes qui sont en situation de handicap ?
« Une personne qui vient d’avoir un accident peut se dire que sa vie est finie, elle redoute l’après. J’aimerais leur dire qu’il est possible d’être encore actif, autonome et sportif. Je partage en fait ce que moi j’aurais voulu avoir il y a quelques années. Les réseaux sociaux n’étaient pas beaucoup développés et j’aurais aimé avoir un exemple sur lequel m’appuyer. Quelqu’un qui montre tout ce que l’on peut faire avec un fauteuil. Je reçois parfois des messages de remerciements, qui me font du bien. On me remercie de montrer qu’il est possible de faire encore pleins de choses, même s’il est nécessaire de s’adapter. »
Tu penses que ton compte permet de donner plus de visibilité aux personnes en situation de handicap ?
« Oui, on commence à avoir une belle communauté. Plus on sera visible, plus on arrivera à dédramatiser et à donner de la visibilité au handicap, à le normaliser. Mon compte permet aussi de montrer l’envers du décor. Sur Instagram, c’est bien de montrer le positif, mais c’est aussi important de montrer comment on est arrivé jusque-là, avec parfois des difficultés. J’ai aussi fait pas mal d’apparitions médiatiques et j’ai également participé à la campagne « Voyons la personne avant le handicap » organisée par le gouvernement. Le titre de cette campagne est assez parlant : ça montre qu’on a des hobbies, des loisirs, des compétences avant d’avoir un handicap. »
Que penses-tu de l’accessibilité dans la station de La Plagne ?
« Globalement, La Plagne est une station accessible avec beaucoup de bitume ce qui facilite les déplacements. Je dispose de mini patinettes sur l’avant de mon fauteuil ce qui me permet de mieux glisser. J’ai logé à l’hôtel HO36 où tout est plutôt adapté. Il y avait quelques endroits difficiles d’accès pour moi, mais dans l’ensemble, je dirais que c’est plus accessible que dans d’autres stations. »
Comment se sont déroulés les cours avec ton moniteur ? Est-ce que tu aimerais reprendre tes cours avec lui ?
« Très bien. Il est très pédagogue. Tout de suite, Fred m’a dit “essaye de trouver ton équilibre, je ne te tiens pas forcément et on voit comment ça se passe.” Alors qu’il y a 5 ans, la dernière fois que j’ai fait du handiski, j’ai moins fait par moi-même. Fred a vraiment privilégié l’autonomie au maximum, de voir jusqu’où je pouvais aller et c’est ça qui est bien. Au début, j’étais crispée, il y avait de l’appréhension. Mais au final c’est plus formateur et on peut progresser dans le but de devenir autonome. S’il est disponible, je reprendrai des cours avec lui. C’est mieux car désormais il me connaît, il peut voir la progression ! »
Comment s’est déroulé le processus de réservation, à partir de la première prise de contact jusqu’à tes cours de ski ?
« C’était rapide, j’ai reçu un questionnaire au début pour savoir quel matériel allait être nécessaire, puis tout est bien expliqué dans le mail sur comment cela va se passer. »
Est-ce que tu sens avoir progressé et être devenue plus autonome à l’issue de ces 3 jours ? Qu’est-ce que tu as le plus apprécié pendant que tu skiais ?
« Oui, surtout en me basant sur le cours d’hier. Sur les dernières pistes, j’arrivais à faire la piste de la Bergerie presque toute seule, il ne m’a pratiquement pas tenue. Ce que j’ai apprécié le plus, c’est quand je prends de la vitesse ! Mais pour les virages, c’est encore un peu compliqué, surtout pour ralentir. Ou quand le moniteur drive et que ça va super vite ! »
Quel est ton meilleur souvenir de ces 3 jours ?
« La première descente que j’ai faite pratiquement toute seule, c’est une fierté personnelle ! »
Vous pouvez suivre toutes les aventures de Floriane sur Instagram : @floriane.vnt
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