68kms de ski, 5800m de dénivelé, 4 stations, 1 journée
La Tarentaise est une vallée intra alpine, nichée au coeur de la Savoie. Elle est délimitée au nord par les massifs du Beaufortain et du Mont Blanc, au sud par la Vanoise et la Lauzière. On y trouve bon nombre des stations de ski les plus renommées des Alpes mais aussi une réserve incroyable de paysages naturels, vierges de toute trace humaine que l’on peut parcourir à pied sur une partie du GR5 ou à ski. L’itinéraire à ski du Tour de Tarentaise passe par plusieurs stations : Val d’Isère, Tignes puis une descente hors piste jusqu’à Champagny, la Plagne enfin Les Arcs et l’arrivée à Villaroger. Les forfaits Val d’Isère – Tignes et Paradiski sont nécessaires, ainsi que l’arrangement d’un bus privatisé pour Champagny et un taxi pour revenir à Val d’Isère. Mais pas de panique, votre moniteur Oxygène s’occupera de tout l’aspect logistique. Accrochez vous, fartez vos spatules et serrez vos fixes, on vous emmène dans une aventure intense à travers la vallée de la Tarentaise.
8h45 : Café, croissant et crème solaire
A Val d’Isère, l’équipe se prépare. On a la chance de compter aujourd’hui avec nous 3 moniteurs Oxygène pour notre groupe de 10 skieurs expérimentés et avides de sensations fortes. Sac ABS*, skis fartés, eau et snack dans le sac, café et croissant avalés. 8h50 : ouverture de la télécabine de l’Olympique, échauffement sur piste jusqu’au télésiège de Tommeuses où l’on laisse le domaine de Val d’Isère pour celui de Tignes. Télésiège de Tichot puis téléski jusqu’au Col du Palet à 2650m d’altitude. 3 bips pour chaque DVA**, un bruit synonyme du départ imminent en hors piste. Les moniteurs effectuent le “double check”***, une photo pour le souvenir de la belle vue de ce col et nous voilà partis.
Seuls au monde, entre les géants
Nous entamons notre descente en direction de Champagny. 1500 mètres de dénivelé, 15 kilomètres de ski, une immensité blanche, quelques virages en poudreuse, la majorité en neige de printemps, nous traversons des coulées de neige en face sud et nous poussons sur les bâtons pour palier à la neige collante qui réchauffe au soleil.
On n’a rien sans rien, il faut transpirer un peu pour sa dose de découverte “into the wild”. Le plus grand plaisir pour moi c’est de pouvoir glisser en plein silence, sans se soucier de rien, entourés de montagnes enneigées à droite et des glaciers de la Roche de Tougne et des Volnets à gauche. Le ciel se voile un peu, apportant sa dose de fraîcheur comme nous arrivons sur le replat du domaine de ski nordique du Laisonnay, mais l’effort est loin d’être terminé. Il reste près de 4 kms pour arriver à la route où nous attend le bus affrété par Oxygène pour l’occasion. Tous en pas de patineur, on pousse sur les bâtons sous les regards interrogateurs des randonneurs et fondeurs. “D’où venez vous comme ça ?” me demande tout sourire un papi randonneur alors que je fais une pause pour reprendre mon souffle. Surpris et fort de constater comme nous sommes bien éloignés des domaines de ski alpin de Tignes ou La Plagne, le papi me souhaite bon courage. 3 kilomètres, 1 litre de sueur et quelques souffles plus tard, nous atteignons la route du Laisonnay où notre chauffeur Denis nous attend.
Paradiski et la mythique Face Nord
Du bas de Champagny, nous rejoignons le domaine de la Plagne via la télécabine de Champagny. Notre ventre crie famine, “Un Mars et ça repart” d’après Jean Jacques, alors c’est reparti ! Comme les conditions le permettent et que nous n’en avons pas eu assez, nous nous dirigeons vers la Face Nord de Bellecôte. Une grande première pour moi, la mythique Face Nord, enfin ! C’est une zone de freeride extrême à la Plagne, 1800 mètres de dénivelé abrupte. Il faut la mériter cependant car une petite marche peut être nécessaire du sommet de la télécabine ou du télésiège dépendamment de l’itinéraire choisi.
C’est donc les skis sur le dos que nous longeons la crête pour atteindre le sommet de la face, à 3100m d’altitude, le glacier de Bellecôte à notre droite et un panorama vertigineux à notre gauche. Un hors piste d’exception nous attend, mais prudence, observation et sécurité sont de mise. La neige est excellente, nous choisissons les lignes en fonction de l’accumulation de neige dûe au vent. L’un de nos moniteurs, Rémi, a enseigné longtemps à Oxygène La Plagne avant de basculer sur Val d’Isère, il connaît bien cet itinéraire et nous guide avec précision et une analyse rigoureuse du manteau neigeux.
Nous terminons en longeant le lit du ruisseau du Nant Fesson à travers les sapins avant de nous offrir un rafraîchissement bien mérité en terrasse en attendant la navette de Peisey pour les Arcs. Nous trinquons à cette belle descente partagée et aux futures courbatures que nous aurons dans les jambes dès le lendemain, santé !
Les Arcs, dernier domaine skiable de notre épopée
En règle générale lorsque les conditions le permettent, nous terminons cet itinéraire par une descente hors piste nommée Grand Col, derrière l’Aiguille Rouge des Arcs. Mais comme le temps se gâte et qu’une tempête de neige se prépare, nous faisons un tout schuss sur les pistes des Arcs. Nous nous rendons à Villaroger, l’arrivée de notre itinéraire. Le brouillard s’installe, il neige et le vent forme des mini tornades sur les pistes. Nous ne croisons plus personne, il est 17 heures et les pistes ferment l’une après l’autre. Nous descendons en altitude et atteignons la limite pluie-neige. Dernière piste sans visibilité aucune. En moins de 5 minutes nous sommes trempés jusqu’à l’os et arrivons à Villaroger à 17h30 pour nous mettre au chaud et au sec. L’accueil chaleureux de Michel dans son restaurant La Ferme et les bonnes odeurs de cuisine du terroir réveille notre estomac. En un rien de temps Michel nous apporte des plateaux de fromages, charcuterie, tartiflettes et bouteilles de vin auxquels nous pensons depuis des heures déjà. Mission accomplie, nous avons traversé la Tarentaise, avons partagé de très bons moments et découverts des itinéraires incroyables. Pour ma part, je suis prête à recommencer l’aventure dès que possible.
Le Tour de Tarentaise vous tente ? Vous êtes un skieur intermédiaire à expert et souhaitez découvrir le ski hors piste ou bien faire la mythique Face Nord de Bellecôte ?
*Sac ABS : sac contenant un airbag, le nec plus ultra du matériel de sécurité pour skier hors piste. Un sac ABS est toujours fourni lors d’une sortie de ski hors piste encadrée par Oxygène, pour assurer une sécurité maximale.
**DVA : Détecteur de Victime d’Avalanche, souvent appelé ARVA en lien avec la marque ARVA qui est réputé pour ses DVA.
***Le “double check” : technique de vérification du bon fonctionnement du matériel de sécurité. Le moniteur vérifie tour à tour que chaque matériel fonctionne en mode Émission et Réception.
Rédaction par Marion Clerc
Originaire d’Annecy, Marion a commencé le ski dès son plus jeune âge. Elle a toujours préféré la poudreuse aux tracés de slalom. Depuis 3 ans elle travaille pour Oxygène et passe son temps libre à sillonner les stations de Tarentaise accompagnée par nos moniteurs pour trouver les meilleurs itinéraires.